Le FMI demande que la France cesse le « quoi qu’il en coûte »



Paolo Garoscio
22/11/2022

Mot d’ordre du gouvernement pour sauver l’économie française depuis le début de la pandémie de Covid-19 et encore plus avec l’inflation et la crise énergétique, le « quoi qu’il en coûte » a eu des effets positifs. Mais il a également fortement grevé sur le budget de l’État, ce qui a poussé le Fonds Monétaire International à demander qu’il s’arrête. Et le gouvernement confirme : ça va s’arrêter.


Le « quoi qu’il en coûte » aurait coûté 2% du PIB français

Formule désormais consacrée, le « quoi qu’il en coûte » français était marqué par l’absence totale de conditions pour bénéficier d’une aide. Les particuliers comme les professionnels ont pu obtenir des aides durant la pandémie, les confinements et ensuite avec le blocage des tarifs de l’énergie ou encore la ristourne sur les carburants. Des aides qui n’étaient donc pas ou très peu ciblées, ce qui n’a pas manqué d’être critiqué.

Pour autant, le Fonds Monétaire International n’est pas aussi négatif. Au contraire, dans une conférence de presse, lundi 21 novembre 2022, Jeffrey Franks, chef de mission au FMI, assure que l’institution a « soutenu le quoi qu’il en coûte ». Mais les coûts sont énormes : plus de 2% du PIB français. Forcément, la dette a explosé alors que la croissance est attendue bien inférieure que prévu en 2022.

Bruno Le Maire confirme que le quoi qu’il en coûte est terminé

Le 21 novembre 2022, le FMI a donc demandé au gouvernement de mettre un terme aux dépenses sans compter. « Il est justifié de commencer la consolidation budgétaire en 2023 », juge le Fonds Monétaire International. Une manière cordiale de dire que les dépenses devront cesser ou, au mieux, être ciblées.

Et c’est justement ce que compte faire le gouvernement dès 2023, notamment avec l’aide ciblée sur les carburants ou encore le bouclier tarifaire moins protecteur. « Nous avons arrêté le quoi qu’il en coûte », a déclaré le ministre de l’Économie sur BFMTV lundi 21 novembre 2022 dans l’après-midi. « Le ciblage sera la règle en matière d’aides de l’État en 2023. »